Espaces naturels et paysages

L'estuaire de la Vilaine

La Vilaine : plus long fleuve de Bretagne

La Vilaine prend sa source dans la département de la Mayenne sur les collines de Juvigné et parcourt 225 kilomètres avant de se jeter dans l’océan Atlantique entre Damgan et Pénestin. La surface de son bassin versant équivaut à un tiers de la Bretagne. Son étymologie est encore source de débats. La Vilaine est aussi l'un des premiers cours d'eau à avoir été canalisé en France, dès le 14e siècle.

L'estuaire : au rythme des marées

L’ estuaire est l'embouchure du fleuve où les eaux douces viennent se mêler aux eaux salées de l’océan. Cet endroit dynamique, soumis au mouvement des marées, a un rôle majeur dans la préservation de la biodiversité : nurserie pour les poissons, alimentation pour les oiseaux, flore spécifique et parfois rare. L’ estuaire constitue également le foyer mytilicole de la région, les premiers bouchots ayant été implantés au niveau de Tréhiguier.

Un monument sur le fleuve : le barrage d’Arzal

Le barrage d’Arzal est un des rares barrages estuariens à travers le monde. Il fut mis en service en 1970 afin de limiter les remontées d’ eau marine qui provoquaient des inondations fréquentes lors des crues de la Vilaine. Sa construction a accentué le processus naturel d’ envasement de l’ estuaire mais a permis l’installation d’une usine d’ eau potable en amont du barrage. Celle-ci alimente notamment Pénestin, mais également une grande partie de la Bretagne.

La Vilaine : les originies du nom

Le nom de la Vilaine viendrait d’abord d’une ancienne dénomination bretonne, ar ster vilen, littéralement «  la rivière aux moulins  ». Plausible au vu des nombreux moulins qui bordent encore son cours aujourd’hui. Deuxième explication, encore plus crédible et très proche phonétiquement : le nom originel serait en fait ar ster velen, soit «  la rivière jaune  » en raison de la couleur boueuse de ses eaux lors des crues. Certains schistes pourraient aussi être responsables de colorations étonnantes comme en témoigne le plus ancien nom celte donné à la rivière : «  Doenna  » qui signifie rivière profonde ou rivière noire. Même sens pour l’appellation grecque du 2e siècle «  Herios Potamos  », rivière sombre ou brumeuse. A partir du 11e siècle, on l’appelle Visnonia, «  la rivière aux eaux de rouille  », déformation de Vicinonia qui donnera en version francisée Villaingne puis Vilaine. Rien à voir donc avec un quelconque jugement esthétique, même si la couleur y est pour quelque chose…

 

Paysages, faune et flore

Bocage, marais et landes

Les paysages de Pénestin sont d’une diversité remarquable. Sur la côte, les landes littorales se développent essentiellement sur les plateaux et promontoires des falaises maritimes. Dans les terres, le bocage est typique des campagnes bretonnes et permet un développement de la biodiversité. Enfin de nombreuses zones humides abritent une flore contrastée et offrent refuge à un nombre important d’ espèces d’oiseaux.

Une flore spécifique

Landes à ajoncs d'Europe et à bruyères cendrées, fourrés d’épines noires et frondaisons de pins et de cyprès occupent l’ espace littoral. Toues de joncs étalés, iris des marais et salicaires bordent les étiers. Dans les prairies humides, reines des près et angéliques des bois s’ entremêlent aux carex en une strate herbacée inextricable. Spergulaires des rochers, arméries et silènes maritimes colonisent les parois des falaises du Palandrin alors que sur les dunes grises, ce sont scolymes d’Espagne et orchis bouc qui se distinguent.

Un paradis pour les oiseaux

Classé Zone d’Importance Communautaire pour les Oiseaux, le littoral de Pénestin accueille de nombreuses espèces nicheuses ou hivernantes qui trouvent dans les zones humides de précieux refuges. Parmi les nombreuses espèces présentes, vous pourrez observer Bernache cravant, Tadorne de Belon, Canards pilet, colvert et plongeurs, Courlis cendré, Barge rousse, Gravelots et Bécasseaux, Pipit maritime, Héron pourpré, Loriot et Grand Labbe.

La fenaison 

Au pays, la fenaison est une véritable tradition. Jusqu’au milieu du 19e siècle, la coupe du foin long était pratiquée à la faucille ou à la faux, en 12 heures par hectare pour le premier outil et 6 heures pour le second, impliquant pour chaque technique une main d’oeuvre importante. Séchée en andain, puis retournée, la récolte était transportée à l’abri sur une charrette tractée par un cheval ou un bœuf.